Ce qui est passionnant avec la matière des normes de salubrité, c’est qu’elle est soumise à une évolution constante.
Aujourd’hui, on est confronté à un triple défi.
Le premier, c’est le défi des normes énergétiques : on ne peut pas espérer remplir nos objectifs internationaux en la matière sans « faire un petit tour de vis » sur la conformité des logements aux normes énergétiques.
Pour l’instant, il n’en existe pas, mais demain peut-être que l’isolation de la toiture va devenir une contrainte et on risque alors évidemment d’avoir davantage de logements fermés à la location, donc là il faudra trouver le juste milieu.
Le second défi, c’est le défi des habitats un peu hors-norme.
Aujourd’hui, on voit « fleurir » des yourtes, des caravanes, des tipis, des tiny-houses, … tous des logements qui ne rentrent pas dans les canons des normes de salubrité, ne serait-ce qu'en terme d'éclairage naturel ou de superficie.
Est-ce qu’il faut récuser ce type d'habitat ? Je ne le crois pas ; tout le défi est alors de trouver une modélisation de normes qui ne va pas détricoter cet acquis absolument irremplaçable qu'est le niveau des normes de salubrité auquel on est arrivé aujourd'hui.
Donc il faudra garder un noyau dur, tout en permettant de la souplesse pour certains types d'habitats hors-norme.
Et le troisième défi, tient dans la multiplication des occupations temporaires, ici à Bruxelles, des personnes qui logent dans des bâtiments vides.
Est-ce qu'ils tombent sous le coup des normes de salubrité ?
Non, puisqu'on n'est pas ici en présence d'une location au sens strict.
Mais pour autant, on ne peut pas les laisser complètement en dehors du Droit.
Donc il faudra, pour eux, concevoir un corps de règles adaptées et spécifiques.
Le défi pour l’avenir est de rendre le Code du Logement contraignant dans la pratique.
Cela signifie qu’il doit y avoir suffisamment d’alternatives aux logements lacunaires et qui ne satisfont pas aux normes.
La surenchère en normes et sanctions ne résoudra rien.
Par contre, il s’agit à présent d’assurer la croissance du marché du logement, ainsi qu’une offre suffisante en logements abordables.
En cas de problème, les locataires peuvent saisir le tribunal ou déménager.
Il s’agit d’un aspect important, car les locataires ont peur et se gardent bien de prendre une initiative qui pourrait leur faire perdre leur logement, car il y en a bien trop peu.
Alors, les défis futurs…
Eh bien, le Droit de Gestion Publique, c’est dans la Déclaration de Politique Générale du nouveau Gouvernement.
Il n’a donc pas été mis en œuvre depuis 15 ans, maintenant; c’est certainement un défi pour demain.
Il y a quand même un très grand nombre de logements inoccupés en Région de Bruxelles-Capitale, alors même qu’on nous dit qu’il y a une crise du logement… Cherchez l’erreur !
Peut-être qu’il faut mieux financer les opérateurs immobiliers publics pour qu’ils aient moins de frilosité, ou de peur, de s’engager à cet égard.
Mais réquisitionner des immeubles inoccupés, qui n’intéressent personne et qui ne sont productifs pour personne, et les faire occuper par des demandeurs de logement, cela me paraît être une tâche d’intérêt public, oui.